Just A Walk
Just A Walk
Just a Walk est essentiellement une pratique de déplacement. Dans cet événement, les artistes ne sont pas transposés ou accueillis en résidence dans un ailleurs, mais plutôt un ensemble de connexions possibles et inattendues entre des idées, des œuvres, des individus et des structures.
Just a Walk ne constitue pas une remise en cause directe de l'espace européen, mais sa pratique du déplacement met à l'épreuve la notion de « territoires » tant dans sa réalité que dans sa dimension imaginaire, y compris les notions utopiques qu'elle génère. Elle interroge également le rapport que chaque individu peut créer à son environnement, à une nation, à une identité, à un espace privé et collectif.
Jocelyn Cottencin a réuni les artistes européens suivants pour participer au projet : Roderick Buchanan (Glasgow), Carla Cruz (Porto), Marcel Dinahet (Rennes), Tiago Guedes (Lisbonne), Alain Michard (Rennes), Nuno Sacramento (Glasgow), Loïc Touzé (Rennes), Sébastien Vonier (Rennes). Le critique d'art et commissaire d'exposition Jean-Marc Huitorel a rédigé un journal de bord sur l'évolution du projet et a assisté aux séances de travail avec les artistes.
Just a Walk Exposition
Dans le travail de Jocelyn Cottencin, il est vain de désigner des lieux, de tracer des topographies ou de dessiner des itinéraires : l'essentiel de son activité réside dans une ouverture radicale, presque vertigineuse, à tous les événements (mentaux) extérieurs ou intérieurs, à tout ce qui permet la circonvolution ou la connexion, le ramène en arrière ou le pousse en avant, à ce qui s'éparpille et se rassemble.
Les œuvres présentées à la criée peuvent sembler très disparates. On y trouve des vidéos de foules urbaines, des vues de sites naturels déserts, des phrases énigmatiques dont la typographie proliférante va au-delà des simples lettres, des individus en pleine action physique ou absorbés dans leurs pensées et, enfin, du mobilier invitant le visiteur à adopter une position alternative pour regarder.
Mais plus qu'une collection d'œuvres, l'exposition Just A Walk invite à percevoir des images latentes et un flux de résonances visuelles, physiques et mentales qui perdurent au-delà des territoires, des situations et des individus.
Car ce qui est au cœur du processus créatif de Cottencin, c'est l'abandon du regard contrôlé au profit d'une tentative engagée de former des images qui contiennent déjà un ailleurs, différent de ce qu'elles donnent à voir. C'est là que réside la véritable prise de risque artistique.
Car l'ouverture de l'artiste aux événements extérieurs ne suffit pas à créer une belle matière documentaire ou fictionnelle. Derrière le flou des situations, la lenteur d'un mouvement, la rondeur d'une forme, se cache une position critique qui résiste à toute séduction facile, ainsi qu'à toute prétention de vérité ou de pouvoir directif.
Just A Walk
Just a Walk is basically a practice of displacement. In this event artists are not transposed or given residencies in an elsewhere, but rather a set of possible and unexpected connections between ideas, works, individuals and structures.
Just a Walk does not constitute a direct questioning of the European space, but its practice of displacement does test the notion of “territories” both in its reality and in its imaginary dimension, including the utopian notions that it generates. It also questions the relationship that each individual may create to their environment, to a nation, to an identity, to private and collective space.
Jocelyn Cottencin brought together the following European artists as participants in the project: Roderick Buchanan (Glasgow), Carla Cruz (Porto), Marcel Dinahet (Rennes), Tiago Guedes (Lisbon), Alain Michard (Rennes), Nuno Sacramento (Glasgow), Loïc Touzé (Rennes), Sébastien Vonier (Rennes). The art critic and curator Jean-Marc Huitorel wrote a journal keeping track of the evolution of the project and sat in on the working sessions with the artists.
Just a Walk Exhibition
When it comes to the work of Jocelyn Cottencin, it is futile to designate places, trace topographies or outline itineraries: the essence of his activity lies in a radical, almost vertiginous openness to all external or internal (mental) events, to everything that enables circumvolution or connection, carries him back or drives him forward, to what scatters and gathers.
The works shown at la criée may seem highly disparate. Here are videos of urban crowds, views of deserted natural sites, enigmatic phrases whose proliferating typography goes beyond simple letters, individuals caught in the middle of physical action or absorbed in their thoughts and, finally, furniture inviting visitors to adopt an alternative position for viewing.
However, rather than a collection of works, the exhibition Just A Walk invites visitors to perceive latent images and a flux of visual, physical and mental resonances that endure beyond territories, situations and individuals.
For what is at the heart of Cottencin's creative process is a relinquishing of the controlled gaze in favour of a committed attempt to form images that already contain an elsewhere, different from what they show. There lies the real artistic risk-taking.
For the artist's openness to external events is not enough to create fine documentary or fictional material. Behind the vagueness of the situations, the slowness of a movement, the roundness of a form, lies a critical position that resists all easy seduction, as well as all claims to truth or directive power.